Alors que les tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda atteignent des sommets en raison de la guerre du M23, un événement pour le moins surprenant, s’est déroulé à la frontière entre les deux pays à Goma, dans la province du Nord-Kivu.

Le ministre rwandais des affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a été accueilli en grande pompe par les autorités congolaises, marquant ainsi le lancement du Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R).

Cette rencontre a suscité une vive polémique au sein de la population congolaise, qui s’est remise à des interrogations : Comment expliquer cet accueil chaleureux alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas ?

Rappelons qu’en décembre 2023, le président Félix Tshisekedi avait publiquement déclaré que ses relations avec son homologue rwandais, Paul Kagame, étaient rompues. Cette décision avait été saluée par une grande partie de la population, fatiguée des agressions attribuées au M23, un mouvement rebelle soutenu selon Kinshasa, par Kigali.

Le processus de Luanda, initié par l’Angola, avait suscité un certain espoir de désescalade. Mais, le lancement de ce Mécanisme de vérification renforcé avec une participation active d’officiers des armées congolaise et rwandaise, interroge sur la véritable volonté des deux parties de résoudre le conflit.

Si pour certains congolais, ce mécanisme est une avancée positive, pour d’autres, il ne suffit pas à dissiper les doutes.

De nombreux Congolais se demandent si cette coopération avec le Rwanda, n’est pas une trahison des promesses faites par les autorités congolaises lors de la campagne électorale des élections de décembre 2023. Ils craignent également que ce dialogue ne serve qu’à gagner du temps, et à légitimer l’agression rwandaise.

Amour Imani Christian