La province de l’Ituri a une nouvelle fois été endeuillée par un massacre perpétré par la milice armée CODECO. Dans la nuit du lundi 10 à ce mardi 11 février, plusieurs villages situés autour du chef-lieu du groupement Djaiba dans la chefferie des Bahema Badjere, ont été attaqués, causant au moins 84 morts, selon un bilan provisoire.

Le chef de la chefferie, Richard Dheda a confirmé que cette attaque meurtrière, soulignae la brutalité avec laquelle elle a été menée. Parmi les victimes figurent principalement des déplacés internes et des autochtones, pris au piège de cette flambée de violence.

« C’est un véritable carnage. La population vit actuellement dans une psychose totale, craignant de nouvelles attaques. Nous appelons les autorités à agir rapidement pour sécuriser la zone », a-t-il déclaré.

Un territoire sous haute tension

Cet assaut meurtrier survient seulement 24 heures après une autre attaque sur le site de déplacés de Djaiba, où une personne a été tuée et dix autres blessées. Cette montée en puissance des violences témoigne d’une dégradation continue de la situation sécuritaire dans le territoire de Djugu, où les attaques des groupes armés sont devenues quasi quotidiennes.

Le silence des autorités de l’état de siège

L’état de siège, instauré depuis mai 2021 en Ituri et au Nord-Kivu, était censé être une réponse plus efficace contre les groupes armés. Pourtant, la milice CODECO continue d’opérer avec une inquiétante impunité, exacerbant la crise humanitaire et sécuritaire dans la région.

Un appel pressant à l’intervention des autorités

Face à cette tragédie, les populations locales et les organisations de la société civile lancent un appel urgent au gouvernement congolais, et aux forces de sécurité pour une protection accrue des civils. Les observateurs estiment que si rien n’est fait, la situation pourrait dégénérer davantage, avec le risque d’un cycle infernal de représailles et de nouveaux massacres.

Héritier Ramazani