La ville de Goma, un lieu emblématique de la République démocratique du Congo (RDC) attire les touristes grâce à ses paysages époustouflants et son atmosphère unique. Cependant, la situation sécuritaire de cette ville volcanique devient chaque jour un peu plus inquiétante.
En moins de 24 heures, une série d’actes criminels violents a secoué la ville et ses environs, bouleversant ainsi l’ordre social et instaurant une ambiance de peur parmi les habitants. Plus de huit victimes, dont trois membres d’une même famille ont perdu la vie à la suite des attaques, accentuant la crise sécuritaire.
Les faits les plus dramatiques se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi, où un jeune homme a perdu la vie dans des circonstances tragiques. Des bandits armés ont fait irruption dans la maison de son beau-frère, au quartier Ndosho, situé à la limite de avec le territoire de Nyiragongo. Après avoir dévalisé les occupants, ils ont ouvert le feu sur la victime, qui est décédée de suite de ses blessures. Cette attaque, qui pourrait sembler isolée, s’inscrit dans un contexte de violence croissante qui touche toute la région de Goma.
Cependant, la réaction des habitants n’a pas tardé. Deux de présumés bandits, interceptés par des membres de la communauté, ont été tués sur place, à quelques mètres du lieu du crime. Ce recours à la justice populaire, bien que symptomatique du désespoir des populations face à l’insécurité grandissante, soulève des questions sur le manque de réponse des autorités compétentes. La vindicte publique semble être devenue une réponse de plus en plus fréquente face à l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens.
La violence a continué dans la nuit de lundi à mardi, marquée par un acte criminel encore plus choquant. Le chef du village de Kiziba 2, ainsi que ses trois enfants ont été tués de manière brutale par des assaillants, vêtus d’uniformes militaires.
Ce nouvel assassinat, attribué à des bandits impitoyables, est venu s’ajouter à la longue liste de victimes de la violence à Goma. La population est de plus en plus confrontée à une insécurité permanente, qui semble avoir pris une tournure inquiétante et difficilement contrôlable.
Dans ce climat de terreur, un phénomène inquiétant émerge : celui de la justice rendue par la population elle-même. La vindicte publique, où des civils prennent la justice en main, est devenue courante dans cette région de la RDC.
Face à l’inefficacité des autorités et à l’absence d’une présence sécuritaire suffisamment forte, les habitants semblent se résoudre à régler eux-mêmes les comptes avec les criminels. Cette situation témoigne d’une désillusion croissante à l’égard de l’État, incapable d’assurer la sécurité dans une ville jadis réputée pour son dynamisme.
Aujourd’hui, Goma, qui était autrefois une destination touristique prisée, se trouve au cœur d’une spirale de violence difficile à maîtriser. Les habitants vivent dans l’incertitude et la peur, se demandant qui sera la prochaine victime.
Ngise Katende