Une vive tension a secoué le quartier Saïo, en commune Nyakasanza à Bunia ce vendredi 20 juin, suite à l’assassinat d’un conducteur de moto, surnommé localement « hibouneur », abattu dans la nuit de mercredi par des hommes armés non identifiés. Sa moto a été emportée, un acte qui a ravivé les inquiétudes sécuritaires dans cette partie de la ville.
Le meurtre a déclenché une vive réaction de la jeunesse locale. Des groupes de jeunes en colère ont investi les rues durant la journée, érigeant des barricades et brûlant des pneus pour exprimer leur ras-le-bol face à la recrudescence des violences urbaines. Bien que la situation ait été maîtrisée en fin d’après-midi, le message est clair : la population en a assez.
« On ne peut plus rester silencieux pendant que nos frères tombent les uns après les autres. Ce n’est pas un cas isolé. C’est le dixième depuis le début de l’année », déplore Joël Mateso, un habitant de Saïo, témoin de la manifestation.
Selon les données communiquées par des leaders locaux, au moins neuf jeunes ont été tués depuis janvier dans des circonstances similaires, et plus de quarante motos ont été volées.
Face à cette situation alarmante, les appels à l’action se multiplient. Des associations locales et organisations de défense des droits humains exhortent les autorités à adopter une stratégie de sécurité participative, qui implique à la fois les forces de l’ordre et les communautés.
« Il faut arrêter de considérer ces jeunes comme des fauteurs de troubles. Ce sont des victimes, et ils ont besoin d’être écoutés », insiste Théo Lukusa, l’un des manifestants.
Dans ce climat tendu, l’avenir semble incertain pour les habitants de Saïo, qui réclament des mesures concrètes et visibles. Ils souhaitent que leur cri d’alarme ne soit pas ignoré une fois de plus.
Rédaction