En dépit de la gratuité de l’enseignement instaurée par le gouvernement Congolais, de nombreux enfants en territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, quittent les bancs de l’école pour se consacrer à l’exploitation artisanale de l’or. Ce phénomène, particulièrement préoccupant dans la région de Dala, met en lumière les défis persistants auxquels est confronté le système éducatif dans cette zone.
Les familles, souvent frappées par la pauvreté, voient dans cette activité, une source immédiate de revenus, au détriment de l’éducation de leurs enfants. « Nous n’avons pas d’autre choix », confie un parent. « L’or nous permet de survivre au quotidien ». Cependant, cette quête de l’or expose ces jeunes à des conditions de travail dangereuses, et les prive d’un avenir prometteur qu’une éducation pourrait leur offrir.
Les enseignants de la région dénoncent également le manque de soutien gouvernemental, et l’insuffisance des infrastructures scolaires.
« Les écoles manquent de matériel didactique, et les enseignants ne sont pas suffisamment motivés. Cela pousse certains enfants à abandonner », explique un directeur d’école à Dala. La pression économique et sociale finit par convaincre de nombreuses familles de prioriser des Activités génératrices de revenus immédiats.
En outre, l’insécurité persistante dans la région de Djugu complique l’accès à l’éducation. Les affrontements entre groupes armés et la précarité générale dissuadent les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, préférant les garder à proximité ou les engager dans des activités lucratives comme l’extraction de l’or.
Des organisations locales et internationales appellent à une intervention urgente pour sensibiliser les communautés sur l’importance de l’éducation. Elles plaident également pour la mise en place de programmes qui offrent des alternatives économiques durables, capables de réduire la dépendance des familles à l’exploitation artisanale de l’or. Sans de telles initiatives, une génération entière d’enfants risque de voir son avenir compromis dans les mines au lieu de s’épanouir sur les bancs de l’école.
Héritier Ramazani