Trois années sont passées depuis que le centre du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, est occupée par la rébellion de l’AFC-M23. Face à cette situation prolongée, Jean-Paul Waitswalo s’inquiète de voir le pays rester divisé.

Dans un message, le notable du Nord-Kivu parle des années de souffrances, d’incertitudes et de larmes, sous un rythme de bombardements, de la peur et du déplacement.

La situation se perpétue dans des villages, qui disparaissent et des familles qui se sont vues séparées, des enfants ont perdu leurs parents, des femmes ont subi l’innommable, et des rêves ont été brisés durant ces années.

À côtés de ces difficultés, l’économie s’effondre, les routes se vident et le désespoir s’installe en maître là où l’esperance devrait regner : « Nairobi, Luanda, Doha, Washington… Autant de villes, autant de promesses, autant de pourparlers », regrette le notable.

Voici l’essentiel du message du notable Jean-Paul Waitswalo :

“Le Kivu mérite la paix, le Congo mérite l’unité”

Trois ans déjà que le Congo est déchiré.

Trois longues années de souffrances, d’incertitudes et de larmes.

Trois ans que nos frères et sœurs du Nord-Kivu et du Sud Kivu vivent au rythme des bombardements, de la peur et du déplacement. Des villages entiers ont disparu, des familles ont été séparées, des enfants ont perdu leurs parents, des femmes ont subi l’innommable, et des jeunes ont vu leurs rêves brisés.

Pendant ce temps, notre économie s’effondre, nos routes se vident, et le désespoir s’installe là où l’espérance devrait régner. Nairobi, Luanda, Doha, Washington…
Autant de villes, autant de promesses, autant de pourparlers.

Mais sur le terrain, les armes n’ont jamais cessé de parler.
Les accords de cessez-le-feu se sont transformés en simples déclarations sans effet. Et chaque jour, le peuple du Kivu paye le prix de cette lenteur, de cette confusion, et de ce manque de volonté politique.

Chers dirigeants où en sommes-nous avec vos engagements ?

Où sont les conclusions concrètes de toutes ces assises ?

Pourquoi nos compatriotes continuent-ils à mourir, à fuir, à souffrir ? La question n’est plus diplomatique, elle est humaine.

Le peuple du Kivu veut vivre en paix.

Il veut retrouver sa dignité, son école, sa terre, sa maison.

Il veut entendre les rires des enfants, non les échos des canons.

Il veut voir ses dirigeants agir pour lui, non s’accuser entre eux.

Je le dis avec tout le poids de ma conscience et de mon engagement :

le Congo ne sera jamais fort s’il reste divisé.
L’unité nationale n’est pas un slogan, c’est une urgence.
Il est temps que nos dirigeants entendent le cri du peuple, qu’ils agissent avec courage, vérité et amour de la patrie.

L’Histoire nous observe.
Le peuple vous regarde.
Et demain, l’Histoire vous jugera sur vos actes, non sur vos promesses.

Le sang des innocents du Kivu crie justice.

Les larmes de nos mamans appellent la paix.

Parce que le Kivu mérite la paix.

Parce que le Congo mérite mieux.

Parce que le peuple mérite la vie.

La Rédaction