L’analyste politique Josué Kabanza estime que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a clairement craché non seulement sur les efforts fournis par les experts congolais qui ont élaboré la Constitution du 18 février 2006, mais également sur la population qui l’a massivement votée lors du référendum du 18 décembre 2005.
En effet, lors de son passage à Kisangani dans la province de la Tshopo, Félix-Antoine Tshisekedi a laissé entendre que l’actuelle Constitution est un fruit de l’étranger, d’où, il prévoit instaurer une commission qui réfléchira sur une nouvelle, qui tiendra compte des réalités du pays.
Josué Kabanza pense que « Cette déclaration révèle non seulement une amnésie à l’égard de ses engagements précédents, mais aussi une contradiction par rapport à son propre parcours politique », rappelant que le chef de l’État s’était positionné comme « un fervent défenseur de cettd même Constitution, jurant de la protéger et de la défendre ».
L’analyste politique reste d’accord avec la revision de certains articles de la Constitution actuelle, même s’il admet qu’engager une révision Constitutionnelle actuellement pourrait « détourner l’attention de véritables enjeux », qui préoccupent la République démocratique du Congo.
Josué Kabanza craint que cette volonté de Félix-Antoine Tshisekedi, qui se trouve à son second et dernier mandat, ne soit interprétée comme une volonté manifeste de s’éterniser au pouvoir et ainsi, se verrait comme un « affront à la population », qui est déjà victime de la mauvaise gouvernance.
Il invite le gouvernement à se concentrer sur la résolution des problèmes urgents dont la situation sécuritaire préoccupante malmenée par l’agression rwandaise sous le label du M23, que de songer sur une révision ou un changement de la Constitution, qui pourrait « exacerber » les tensions dans le chef de la population.
Guerschom Mohammed