Le 19 mars dernier, l’armée rwandaise, qui finance les rebelles du M23/AFC, a pris le contrôle de Walikale-Centre, une cité clé de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette nouvelle occupation s’inscrit dans un contexte déjà tendu, où les ressources naturelles de la région, notamment les minerais, semblent jouer un rôle crucial dans le prolongement du conflit.
Le lieutenant-colonel Ndijike Kaiko, porte-parole des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la province du Nord-Kivu, a qualifié cette offensive de « précipitation », soulignant la stratégie des groupes armés qui s’emparent des zones riches en ressources naturelles.
Selon lui, cette avancée témoigne de l’intensification de la guerre pour le contrôle des mines et des richesses naturelles du pays, notamment dans les secteurs d’Alphamin et Bisie, deux sites miniers stratégiques de la région.
« Cette précipitation de l’ennemi vers Walikale, plus précisément à Alphamin et à Bisie, prouve en suffisance que les minerais de la République démocratique du Congo ont un rapport avec l’agression dont nous faisons l’objet de la part du Rwanda », a affirmé le lieutenant-colonel Kaiko.
Les forces de défense congolaises appellent la population à rester unie et à continuer de se battre contre le ravitaillement illégal en minerais. Cette situation met en lumière un aspect crucial du conflit dans l’Est de la RDC, où les groupes armés sont souvent motivés par l’exploitation des ressources naturelles, un enjeu géopolitique majeur dans la région.
La situation sur le terrain reste extrêmement volatile. Selon des témoins, la population a fui vers la zone voisine de Mubi, située à une trentaine de kilomètres de Walikale-Centre. Là, certains militaires congolais se sont également repliés, créant une atmosphère de grande incertitude. Ces déplacés attendent avec angoisse l’évolution des événements.
Walikale-centre, qui abrite environ 60 000 habitants, se trouve au cœur d’une région minière considérée comme l’une des plus riches de l’Est du pays. De plus, l’agglomération est stratégiquement située sur la route nationale n°3, qui relie Kisangani à Kindu, deux grandes villes du pays.
La Rédaction