Le Parlement des jeunes de la province de l’Ituri tire la sonnette d’alarme sur la situation dramatique que vivent les détenus dans les prisons de l’Ituri, particulièrement à la prison centrale de Bunia.
Selon son président, Gloire Ibrahim Abasi, les prisonniers survivent uniquement grâce à de la bouillie, en raison de l’absence de prise en charge alimentaire depuis plusieurs mois.
« Cela fait près de huit mois que le gouvernement central n’a débloqué aucun fonds pour l’alimentation des détenus. Aujourd’hui, nos prisons se transforment en mouroirs », a-t-il déclaré ce mardi 13 mai, au cours d’une interview accordée à la presse locale.
D’après lui, les jeunes détenus sont les premières victimes de cette crise humanitaire ignorée. « On ne leur sert plus que de la bouillie. Quand ils ont de la chance, ils reçoivent du mbilibo (un mélange de haricots et de maïs, Ndlr), mais c’est devenu extrêmement rare. C’est une véritable négligence de l’État congolais qui, au lieu de rééduquer, laisse mourir sa jeunesse entre les murs des prisons », déplore Gloire Ibrahim.
Gloire Abasi n’a pas épargné le ministre de la Justice, Constant Mutamba, qu’il accuse d’avoir trahi les espoirs placés en lui par la jeunesse. « Celui que nous considérions comme un espoir s’est révélé être un désespoir. Il est grand temps qu’il prenne ses responsabilités ».
Le Parlement des jeunes appelle ainsi le gouvernement congolais à intervenir de toute urgence pour rétablir un minimum de dignité humaine dans les établissements carcéraux de l’Ituri. « Nous ne demandons pas la lune. Juste que les droits fondamentaux des détenus soient respectés. L’alimentation en fait partie », a martelé Abasi.
Une source interne à la prison centrale de Bunia, qui a requis l’anonymat, confirme cette situation, évoquant également des cas de malnutrition aiguë parmi les détenus, faute de soins et d’une alimentation adéquate.
Dans une province déjà marquée par les conflits et l’instabilité, cette nouvelle crise au sein des institutions pénitentiaires ne fait qu’aggraver le climat social. Les autorités sont désormais interpellées pour éviter une catastrophe humanitaire annoncée.
Héritier Ramazani