Depuis plus de trois mois, les rebelles du M23-AFC ont largement étendu les entités sous leur contrôle dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette expansion n’est pas sans conséquence : ces zones ont vu apparaître une serie sans fin de taxes, fixées par le nouveau maître.
Dans son communiqué de ce dimanche 1er juin, Jean-Paul Waitswalo, l’un des notables du Nord-Kivu dénonce une multiplication « anarchique » de taxes, impôts et amendes « transactionnelles », qui gouvernent la gestion de ces deux provinces.
La route n’est pas épargnée. La Police de circulation routière (PCR) mise en place par la rébellion du M23-AFC, impose une amende de 10 dollars américains à tout bout de chat, malheureusement sans ni reçu officiel, transparence et moins encore sur une base légale de tarification.
« Cela s’apparente à une forme de corruption institutionnalisée qui ternit gravement l’image de ce service, censé assurera sécurité routière », regrette le notable du Nord-Kivu.
Cette situation touche tous les secteurs de la vie. Le communiqué renchérit que même les écoles, pourtant déjà démunies, se voient infligées ces sanctions financières, qui n’ont aucune base légale et justification économique.
Pour Jean-Paul Waitswalo, ces sanctions sont inacceptables. Le notable regarde en face la situation sur terrain : un contexte critique, une population meurtrie, une économie en ruine, les institutions financières fermées et traumatismes persistants. Tous ces facteurs sont liés à la guerre, poussant les décideurs dont la responsabilité est de protéger, à devenir une charge supplementaire pour un peuple qui se retrouve au bord du précipice.
« Les écoles doivent être épargnées ! Elles ne peuvent continuer à être ciblées comme des entités génératrices de revenus pour des administrations insensibles à la réalité sur terrain », précise le document.
Le calvaire étant devenu un quotidien dans les zones sous contrôle de la rébellion du M23-AFC, Jean-Paul Waitswalo appelle les autorités locales à mettre un terme aux perceptions « illégales » et « abusives » sur les routes ; à alléger le fardeau fiscal pesant sur les populations et les structures éducatives, et à sanctionner toutes les dérives administratives et policières qui accentuent la misère des populations, à lieu et place de la combattre.
Jean-Paul Waitswalo indique que ces actions pourront prouver aux populations que les dirigeants tentent de les soulager du poids qu’elles portent, et non à les écraser. « Aimer sa population, c’est la soulager, pas l’écraser. C’est lui ouvrir un avenir, pas l’enfermer dans la survie », rappelle le notable du Nord-Kivu.
La Rédaction