Réunis le 15 avril, les députés provinciaux de l’Ituri ont dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire, socio-politique et humanitaire de leur province. Dans une déclaration politique lue devant la presse, ils dénoncent l’échec de l’état de siège, instauré depuis mai 2021 et exigent sa levée immédiate.
L’Assemblée provinciale juge cette mesure exceptionnelle inefficace, voire contre-productive. Elle dénonce notamment des irrégularités dans son application, l’absence de résultats tangibles en matière de sécurité, ainsi qu’un climat de division alimenté selon elle, par la Radio Télévision FARDC Ituri (RTFI).
Voici les principales revendications formulées :
1. Soutien au Chef de l’État dans ses efforts pour restaurer la paix à l’Est du pays, tout en appelant à une réévaluation de l’état de siège.
2. Rejet d’une prolongation illimitée du dispositif, jugé anticonstitutionnel et déconnecté de la réalité sur le terrain.
3. Demande de reprise immédiate des activités parlementaires provinciales, suspendues depuis l’instauration de l’état de siège.
4. Appel au Parlement national pour voter une loi mettant fin à ce régime exceptionnel et permettant l’organisation des élections pour les postes de gouverneur et vice-gouverneur.
5. Exhortation aux groupes armés à déposer les armes et rejoindre le Processus de désarmement et réinsertion (PDDRC-S).
6. Soutien aux opérations conjointes FARDC-UPDF, saluées pour leurs efforts de sécurisation.
7. Revendiquer le paiement des émoluments et de la quotité budgétaire due à l’Assemblée provinciale, bloqués depuis son installation.
Les élus avertissent qu’en cas d’inaction de Kinshasa, des actions démocratiques d’envergure seront engagées dans toute la province. Ils appellent la population à se mobiliser autour de leurs représentants pour défendre la paix et l’avenir de l’Ituri.
Héritier Ramazani